Finistère
Jai dans la bouche comme un goût de venin
Comme un goût de mauvais, mauvais vin
Jai dans la bouche comme un souffle coupe
Comme un souffle à demi étouffé
Et je reste toute seule à regarder dehors
A compter, recompter mes trésors
Tous les mots que je nai pas sus dire encoreJai dans la bouche comme un goût de trop peu
Comme un goût de quand on veut on peut
Comme un souffle perdu
Comme un souffle à demi retenu
Et je reste toute seule à regarde mes pieds
A ranger, déranger des papiers
A médire à maudire à écrire, à copier, recopierJai dans la bouche comme un goût de vipères
Comme un goût de si je veux je perds
Jai dans la bouche comme un goût dabsolu
Comme un goût de jai toujours voulu
Et je reste toute seule à regarder le feu
A couper, recouper mes cheveux
A pâlir dans mon lit,
A sourire pour un oui
A courir sous la pluieMais quand je mégare quelques jours
Loin de ces gares et de ces tours
De la ville qui raisonne
Mes pas me ramènent malgré moi
Dans un domaine au coin du bois
Un village qui frissonneJai dans la bouche comme un goût de mystère
Comme un goût salé du Finistère
Jai dans la bouche comme un goût minéral
Comme un goût de soleil et de Graal
Et je reste toute seule à regarder la mer
A marcher dans les chemins de terre
A aimer être là au bout de la terre