Les roses

Au fond d'la cathédrale
Dans la dernière pièce ouverte
ll y a ce petit étal
Cette fragile desserte
Le soleil s'y régale
Et se mue en arc-en-ciel
En infiltrant le vitrail
Bariolant I'atmosphère
Et I'on peut voir des roses
On peut effleurer leur pétales
Ça semble peu de choses
Ça peut vous être égal
Mais j'aime voir ces roses
Car quand la lumière s'y attarde
Les couleurs qui s'imposent
Viennent attendrir mon âme
Les jours où j'me sens sale
Mon cœur traîné dans la boue
J'arpente la cathédrale
Je cherche comme un fou
Ces roses qui m'sont vitales
Et qui m'aident a me tenir debout
Dans une vie létale
Dans le feu de mes doutes
Car pour moi c'est crucial
Voir le beau en chacun de vous
Et si demain nous accable
Aujourd'hui ne tient qu'à nous
Des fois je me fais du mal
Je voudrais que la terre explose
Devant vous je détale
Cloué par mes névroses
Alors j'emprunte ce dédale
Je vais m'acquitter d'une dose
Dans la paix de cette salle
Où je contemple les roses
Tout redevient normal
Les peurs se métamorphosent
Ces fleurs me sont royales
Elles savent trouver les mots
Et quand viendra le jour
Où au fond d'la cathédrale
Sur le petit étal
Meurt le dernier pétale
Je viendrai sans détours
Porter le plus bel assemblage
De ces roses d'amour
Que j'déposerai sur une dalle
Pour que vive toujours
L'image qui traverse mon âme
Et que peut-être à son tour
Un autre y attise sa flamme
Ce serait I'apothéose
Fuyant le plus fort des alliages
Si on se partageait Les roses
Et qu'on enterrait I'orage